Le prix de l’art détruit

 

ONPC, art, Banksy, Sotheby's

Trois ans après l’incroyable happening de l’auto-découpage en direct du pochoir «Love is in the Bin» de Banksy, l’œuvre revenait – en l’état – sous le marteau de la célèbre maison Sotheby’s.

Adjugée 1,1 million de dollars en 2018 juste avant de se détruire partiellement, l’œuvre mi-lambeau mi-tableau a cette fois explosé les records pour atteindre la somme de 21,8 millions de dollars !

Rappel des faits

À peine le marteau du commissaire-priseur avait-il retenti, pour adjuger l’enchère à une collectionneuse anonyme, que la peinture s’était mystérieusement animée. Comme une feuille sortant d’une imprimante, la toile avait glissé à travers le cadre, libérant sa partie inférieure découpée en fines lamelles.

Ainsi, la somme déboursée pour acquérir ce « Love is in the bin » version 2.0 fait apparaître un terrible paradoxe pour un artiste aux positions clairement anticapitalistes !

L’art interroge, perturbe, questionne, et c’est pour cela que nous l’aimons, ou pas. Mais d’autres questions surgissent ici, interrogeant sur la valeur économique et matérielle d’une œuvre d’art dans un marché libéral et mondialisé.

Si ce coup de théâtre a fini de consacrer l’artiste – dont l’identité reste incertaine – il démontre le surréalisme dont se pare parfois le marché de l’art. Alors coup de génie ou arnaque ? Vous avez deux heures !